Vivre du logiciel libre - Ikux trois ans plus tard

38
15
déc.
2014
Commercial

Voici le troisième volet de la série 2014 sur la création d'entreprise dans le logiciel libre. Après l'entretien avec Ludovic Dubost au sujet de sa société XWiki, je vous propose de redécouvrir le parcours de Daniel Castronovo qui nous avait déjà parlé de son auto-entreprise Ikux il y a environ 3 ans.

Après être passé d'auto-entreprise à SARL, Ikux a cessé son activité en décembre 2013. Cette évolution est à l'opposé de ce que nous a présenté Jérôme Martinez entre décembre 2011 et septembre 2014 ; c'est aussi ce qui fait l'intérêt de ce retour d'expérience.

Bonjour Daniel. Nous avions discuté fin 2011 de la création de ton auto-entreprise Ikux. Tu vendais alors des prestations autour de l'administration système. Peux-tu nous rappeler brièvement ton activité ?

Essentiellement de l’infogérance autour de briques OpenSource (administration système Linux), intégration de logiciels libres (gestion de parc, supervision, sécurité, serveurs Web, serveurs applicatifs, cloud, mail, sauvegarde, etc.)

Mais aussi de la formation sur des logiciels libres ou technologies pour des ingénieurs au tiers de mon temps, ainsi que des audits de sécurité.

Mes clients étaient surtout des start-up (dans le monde entier), ou bien des PME, ETI, TPE.

Il me semble que tu avais rapidement dépassé le plafond de CA autorisé pour une activité d'auto-entrepreneur. Où en es-tu aujourd'hui ?

J'étais passé en SARL moins d'un an après le début de mon activité, ça a été le début de la fin car j’avais notamment moins de 200€ de charges mensuelles, beaucoup de TVA à payer, rappels RSI, etc. Donc beaucoup de paperasses, sachant que j’avais un comptable tout de même.

La SARL n'est pas un statut intéressant si on est l'unique gérant majoritaire, sans aucun employé, avec très peu de charges et des délais de paiement long.

Quel a été le processus qui t'a amené à décider de cesser ton activité ? Était-ce inévitable ?

Au fur et à mesure des mois j’ai ressenti une crise, moins de clients, des clients réguliers qui ont mis la clef sous la porte ou se sont fait racheter, les clients en difficultés de paiements.

Et surtout je me rendu compte que beaucoup ne voulaient plus payer pour du logiciel libre qui marche avec un suivi, des conseils, et voulait juste des prestations au rabais, ou grapiller des infos pour les donner à leurs stagiaires ou concurrents low-cost.

J’aurai pu essayer de continuer en l’état en évitant de me payer, embaucher un commercial pour acquérir de nouveaux clients, trouver un local, ou m’exiler dans un pays avec une fiscalité plus avantageuse.

Mais franchement je n’en avais plus l’envie, je voulais à ce moment-là continuer à faire de la technique et de la qualité.

Pour que les lecteurs comprennent bien l'ensemble du processus, peux-tu faire un résumé des étapes importantes de la vie de ton entreprise ?

Phase 1 - Création d'entreprise en auto-entrepreneur

  • 01/09/2011 : ouverture du statut en auto entrepreneur
  • J+15 : premiers clients
  • 3 mois plus tard : plusieurs gros contrats d'infogérance et audit, début en tant que formateur en logiciels libres sur Paris essentiellement : GLPI, OCS Inventory, Linux avancé, scripting, sécurité, Nagios, Centreon, etc.
  • 6 mois plus tard : beaucoup d'activité, contrats sur contrats, travail le jour et souvent les nuits étaient longues.

Faire de la formation m'a permis d'accumuler les bons de commandes, faire de la pub, avoir une notoriété plus grande.

Phase 2 - Passage en SARL

  • 22/09/2012 : création de la SARL
  • 1 mois plus tard : l'activité est au beau fixe, j'arrête les formations (j'ai déménagé à plus de 120km, paiement à 90 jours, trop de frais, plus de temps à y consacrer)
  • 3 mois plus tard : moins d'activité, je continue car beaucoup de clients me payent à 60-90 jours
  • 6 mois plus tard : perte de 50% des clients (4 gros contrats qui se sont arrêtés, beaucoup de clients ont mis la clef sous la porte, des paiements qui s'éternisent (quand ils payent).

Je reçois entre 2 et 5 appels par jours. 8 fois sur dix, la conversation se termine par un classique "c'est cher pour du libre, vous pouvez pas me faire un geste commercial … ou prendre des parts, ou m'offrir la prestation".

Même les entreprises qui font plus de 1 million de CA ne voulaient plus payer pour du libre au final. De plus je me suis rendu compte que mon site avait été copié, pour proposer des tarifs à moins 50%. A ce moment-là, je me suis vraiment posé des questions, j'en ai parlé autour de moi. Beaucoup de mes concurrents avaient le même problème, aux même périodes.

Phase 3 - Arrêt de l'activité

  • 23/12/2013 : dissolution
  • début janvier 2014 : contrat salarié dans une SSII du domaine bancaire
  • fin mars 2014 : je commence mon nouveau job chez Suderiane : support niveau 2 multiplateforme, admin sys windows et linux
  • 20/05/2014 : clôture des comptes de ma SARL

J'ai du quémander à plus de trois reprises le RSI pour me faire un rappel, le plus dur est de devoir relancer pour payer…

Quelles difficultés as-tu rencontrées dans cette phase d'arrêt d'activité ?

Quand on est entrepreneur on sait ce que l'on veut en général, on connait les pièges à éviter aussi (les grosses SSII et moi ça fait deux). Donc je me suis très vite mis sur le marché du travail, j'ai pas eu de mal à décrocher des entretiens. Mais à chaque fois il y avait un truc ou deux qui ne me convenait pas, par exemple le fait de faire des heures à rallonge sans compensation, les trajets (plus de 3h de transport quotidien), le type de travail à effectuer, etc.

Au bout de 1 mois j'en avais marre - de plus les finances te rappellent vite à l'ordre, alors j'ai commencé un nouveau job dans une grande entreprise française du domaine bancaire. Au bout de dix jours je m'ennuyais fortement. On a donc décidé de mettre fin à cette mission car je n'aime pas me tourner les pouces, ni le fait que l'on ne prenne pas en compte mes avis techniques (c'est dur de faire bouger une grande entreprise).

Dés le lendemain j'avais plusieurs entretiens prévus à plus de 100km de mon domicile, intéressants, mais encore et toujours les bonnes vieilles méthodes des SSII. Donc j'ai décidé d'envoyer des CV dans mon département, peu de réponses intéressantes. Sauf une qui m'a fait changer d'avis, j'ai enfin découvert une entreprise respectueuse de ses salariés, jeune, innovante.

Avec le recul quels enseignements tires-tu de cette aventure ?

Le logiciel libre est viable pour créer une entreprise, mais il faut au moins être deux selon moi, en tout cas dans le domaine de l'infogérance, car le freelance fait peur. Il faut beaucoup s'entourer, donc vivre dans une grande ville, avec une vraie culture du logiciel libre, participer à des événements, associations, etc.

Le co-working peut être une bonne solution également mais là aussi il faut y trouver son compte.

Les besoins liés aux logiciels libres dans le domaine de l'administration système sont souvent présents dans de grosses structures, ou des structures innovantes. Donc ne cherchez pas à vous installer n'importe où.

Pour ce qui est du choix du statut à privilégier lors de la création ou modification, il faut vraiment détailler votre activité à votre comptable, sans quoi on peut vite aller droit au mur.

Dans mon cas, l'une de mes plus grosses difficultés a été le manque d'échanges au quotidien (bien sûr il y Twitter, les forums), mais un admin sys a toujours besoin d'échanger au quotidien pour évoluer, demander de l'aide, etc.

Au sujet de la paperasse, j'utilisais Dolibarr pour mes devis et factures et j'exportais le tout en pdf pour le donner à ma comptable.

Comment as-tu rebondi professionnellement ?

Je travaille dans une petite entreprise d'informatique qui fait de la maintenance, en tant que technicien informatique (support niveau 2, administration système et réseaux). Je m'occupe à 50% de logiciels libres, 50% de logiciels propriétaires. J'ai été recruté grâce à mes compétences en OpenSource ; à ce jour j'ai déployé plusieurs solutions à base de logiciels libres en clientèle.

Tu travailles désormais dans un contexte mixte open/closed source. Quels sont les bons et mauvais côtés de ce contexte ?

Cela amène une polyvalence certaine, ce qui permet de mieux cerner certains besoins. Le logiciel libre n'est pas la solution miracle pour tous les besoins dans le monde de l'entreprise. Par contre il faut encore plus travailler pour accumuler d'autres compétences, ne pas perdre son acquis en logiciels libres.

Je dirais qu' à mon sens il n'y a que des bons cotés, ne serait-ce que pour mieux se "vendre" par la suite, comprendre les problématiques clientes lors du passage closed source/open ou inversement par exemple.

Les entrepreneurs disent souvent qu'ils ne reviendraient pour rien au monde au salariat. Toi, tu l'as fait. Cela t'apporte sans aucun doute un regard neuf sur le salariat en comparaison avec des personnes qui n'ont connu que ce statut. Que peux-tu en dire suite à ton expérience d'entrepreneur ?

Le salariat permet de faire uniquement de la technique, se concentrer 7h / jour sur ce que l'on fait. Cela apporte une tranquillité et de l'ouverture d'esprit, un salaire fixe, peu importe le niveau d'activité de l'entreprise.

De plus dans mon cas, cela m'a permis de revivre sur le plan humain, le fait de partager ces connaissances, de ne pas être seul face à une problématique.

L'entrepreneuriat est une très bonne école de la vie, j'ai beaucoup appris en seulement deux ans, j'ai côtoyé des personnes qui m'ont aussi fait grandir. Mais pour durer il faut savoir prendre des risques, faire autre chose que de la technique au quotidien, remettre en question sans cesse sa société.

Penses-tu te relancer dans l'aventure entrepreneuriale ? Si oui, dans le domaine du logiciel libre ?

Non, ce n'est pas envisagé… pour les 10 prochaines années en tout cas.

Compte-tenu de ton expérience, conseillerais-tu aujourd'hui à quelqu'un de se lancer dans la création d'entreprise ? Dans le domaine du logiciel libre ?

Oui assurément.

Il faut bien choisir le domaine d'activité. Par les temps qui courrent il y a plusieurs choix possibles :

  • le low-cost,
  • les niches,
  • l'innovation,
  • et la création d'activité à l'étranger,

Peux-tu nous présenter rapidement ce que fait l'entreprise où tu travailles actuellement et pourquoi l'as tu choisie ?

  • Maintenance de parc : serveurs et postes de travail (volume de 1 à plus de 20 serveurs) pour totaliser plus de 250 serveurs
  • Audit et conseil
  • Formation
  • Développement

L'entreprise Suderiane me permet de m'épanouir techniquement, je mets en place diverses solutions OpenSource, je fais du support niveau 2 (ce qui permet d'être proche des clients), met en place des solutions propriétaires également, je migre des clients de solutions propriétaires vers du libre et inversement (selon leurs besoins).

Le libre n'est pas l'unique solution, quelques fois selon la nature du client, son budget, le temps qu'il a, une solution OpenSource peut être envisageable ou non.

Un dernier mot ? Une conseil ou une idée à partager ? une recette ?

Pour ceux qui veulent faire de la veille quotidienne en 30min il vous faut :

  • un PC faible consommation (Zotac, Raspberry Pi et consort)
  • un serveur web (LAMP classique)
  • selfoss + une centaine de flux

Pour stocker / gérer vos mots de passe :

  • Keepass 2 (multiplateforme)
  • penser à chiffrer la mémoire virtuelle (dixit les derniers proof of concept)

Mon coup de cœur du moment : pfsense (firewall + proxy + routage avancé + vpn)

Mon dernier test : isowall (cloisonnement d'une machine pour qu'elle accède qu'au net)

Merci Daniel pour ce retour d'expérience. Bonne continuation à toi.

Aller plus loin

  • # Libre et prix

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    J'ai souvent envie de dire: Vous, client vous vous en ficher des années d'étude, de la qualité, vous ne voulais pas payer parce que c'est libre? Pas problème, je passe tout en proprio, non interpolable et payez un max, c'est comme vous le dites plus juste!

    A mon médecin utilise des machines/pc avec du logiciel libre, aller ont s'en fiche de ces études, du travail qu'il fait, je vais lui demander 50%…

    C'est vraiment un problème de fonds que j'ai trouvé dans mon activité d'auto-entrepreneur qui est partiellement dans le libre. Un amateur utilisant une application professionnel libre, néglige souvent la sécurité, les performances, la fiabilité de ce qu'il fait. Le low cost conduit souvent à des surcoûts énorme.

    Mon projet libre: http://ultracopier-fr.first-world.info/, mon jeu libre: http://catchchallenger.first-world.info/

    • [^] # Re: Libre et prix

      Posté par  . Évalué à 10.

      Le souci c'est surtout le profil de certains interlocuteurs qui de toute façon, libre ou pas, et quelque soit le domaine, trouveront toujours des arguments fallacieux (souvent accompagné de la promesse de retombée fructueuse quand la collaboration aura porté ses fruit) pour grappiller jusqu'au dernier centime.
      Évidemment quand on manque d'activité et que tout semble bon à prendre on peut être tenté de jouer leur jeu mais au final ce genre clients est toxique. Immanquablement c'est ceux qui vont toujours vous demander le petit truc en plus qui va vous faire terminer à pas d'heure et vous contacter à tout moment pour essayer de grappiller la petite info à l’œil.
      Bref fixez vos prix, fractionnez vos factures (ne pas laisser les jours d'interventions s'accumuler) et n'hésitez pas à couper les ponts quand un client n'est pas sérieux (si il vous doit une grosse somme, mise en recouvrement, mais n'espérez pas récupérer vos billes avant de longs mois).
      Il vaut mieux passer du temps à prospecter pour trouver des clients fiable ou à se former plutôt que de s’épuiser avec ce genre d'individu. Surtout quand on est indépendant on a rarement les ressources pour gérer ce genre de cas très longtemps, puis la politique de la terre brûlé peu aussi avoir du bon, quand on recroise ce genre d’énergumène après qu'il est tenté d'aller faire avancer son projet auprès d'une bonne SSII à l'ancienne en général il est beaucoup plus conciliant et presque soulagé du montant des factures…

  • # Très intéressant

    Posté par  . Évalué à 2.

    Merci pour cette revue très intéressante.

    La fin des études approchant et étant un fervent défenseur du libre, j'ai trouvé ça très intéressant d'avoir un point de vue sur le terrain.

    Il y a encore du chemin à faire pour changer les mentalités visiblement, c'est dommage.

    Dans tous les cas, merci pour ce partage d'expérience.

    La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.

  • # Re: Libre et prix

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

    Tout à fait d'accord alpha_one_x86 et cypX, le prix d'une heure de prestation comprend :
    - le travail fait en amont (devis, étude)
    - la prestation en elle même
    - le suivi post-prestation
    - le conseil
    - les charges liées à l'activité

    Mais quand un client met un mois à répondre à 10 devis, car il en fallut 10 avant de dire oui pour amoindrir certaines prestations, comparé à l'euro prés chaque ligne, là on peut dire que dés le départ il serait nécessaire de ne pas accepter le dit client (surtout si la prestation est mineure).

    Par contre si la prestation est majeure, d'autres questions se posent :
    - le challenge technique
    - l'image, visibilité à gagner avec ce client
    - le coût

    Dans ce cas il est très dur de dire non malgré des difficultés, surtout si on est seul dans l'entreprise.
    Car il est pour moi plus simple de dire non quand on a beaucoup de clients, et qu'on est plusieurs pour gérer le "temps perdu".

    Pour parler de mon ancienne activité, j'avais beaucoup de prestation "one shot", c'est pas extra pour durer, à mon d'être un très bon commercial, avoir des prix bas, etc.
    En effet il difficile par ce biais d'avoir une cliente régulière, avec des prestations intéressante financièrement.
    Beaucoup d'entreprises ne voulait pas payer pour avoir un contrat de maintenance.
    Le stabilité du logiciel libre est surement une des causes.

    Libre un jours libre toujours

    • [^] # Commentaire supprimé

      Posté par  . Évalué à -10.

      Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

  • # Similaire, puis expatriation...

    Posté par  . Évalué à 10. Dernière modification le 16 décembre 2014 à 08:19.

    Bonjour Daniel,

    J'ai eu une expérience similaire, mais sans aller aussi loin que toi (je n'ai pas dépassé le stade micro-entreprise). Avec les lourdeurs et erreurs administratives, j'ai eu l'impression d'avoir deux emplois en même temps. Dès le départ, on m'avait inscrit simultanément aux chambres des métiers et de commerce, et avant que je puisse faire admettre l'erreur, j'ai du cotiser deux fois plus, plus URSSAF (enlever deux lettres pour vous donner une idée de l'organisme) etc… Je vous laisse imaginer les conséquences sur le moral, la fatigue, la vie de famille, etc.

    Un jour, un client à moi m'a un jour proposé un contrat de deux mois au royaume uni, que j'ai accepté. Puis le contrat s'est prolongé, jusqu'à ce que j'obtienne un emploi en CDI, et fasse venir ma famille au complet.

    En plus de mon CDI, j'ai eu un jour besoin de facturer des services à une entreprise, et j'ai donc crée une petite structure équivalente à la micro entreprise (Self Assessment). En un mot: le rêve. Quasiment pas de paperasse, tout se fait par internet, et surtout, tu ne payes rien avant un an (Excepté les £15 pour s'enregistrer). Corollaire ou pas, les charges sont moindres.

    Anecdote amusante: je me suis service de la même structure pour facturer un ancien client Français qui a eu besoin de mes services.

    Enfin, last but not least, la relation avec les organismes administratifs est respectueuse, alors que j'avais le sentiment d'être méprisé en France. C'est culturel, je pense. Il faut vivre ici pour s'en rendre compte.

    Ah oui, pour finir, lorsque j'ai cessé mon activité en France, le passage au RSI était en cours, et des erreurs on été faites entre les différents organismes. Cela m'a obligé à batailler avec des huissiers, le temps qu'ils reconnaissent leurs erreurs. Cauchemardesque…

    Quant aux logiciels libres, malheureusement, je me rends compte que certains paient des logiciels comme l'on paie son psychanalyste: cela fait partie de la thérapie…

    Si un jour tu veux t'expatrier pour voir un peu comment cela se passe, tu peux me contacter…

    • [^] # Re: Similaire, puis expatriation...

      Posté par  . Évalué à -5. Dernière modification le 16 décembre 2014 à 10:19.

      De toute façon, faire une entreprise en France, quelle que soit sa forme, c'est suicidaire. On croule de suite sous la paperasse et les taxes sans même commencer à facturer un centime. Rien que pour acheter et vendre une clé USB, il faut payer une taxe et remplir de la paperasse : http://www.copiefrance.fr/fr/professionnels/exoneration-et-remboursement
      Pou avoir un standard téléphonique, idem : http://www.lascpa.org
      Tous les gouvernements nous gavent avec leur "simplification administrative" et s'empressent de voter de nouvelles lois encore plus destructives pour l'emploi pour récupérer un peu d'argent à droite et à gauche.
      En Lorraine, plus personne ne crée de SSII, tout le monde va au Luxembourg. Même les personnes qui habitent dans les Vosges font un trajet de 200 km pour y aller créer leur structure ! C'est un exode de plus en plus visible, il y a 80 000 personnes qui passent la frontière chaque jour et il est prévu d'y en avoir le double dans quelques années. Les autoroutes sont saturées et la région a beau ajouter des TER, ça ne suffit plus.

      • [^] # Re: Similaire, puis expatriation...

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

        J'ai commencé à lire

        De toute façon, faire une entreprise en France, quelle que soit sa forme, c'est suicidaire.

        Et je me suis dit que ce n'était pas la peine d'aller plus loin.

      • [^] # Re: Similaire, puis expatriation...

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10.

        Etant moi-même chef d'entreprise, dans le domaine informatique, utilisateur / contributeur du libre, je ne peux que m'inscrire en faux contre ce genre d'affirmations péremptoires. Certes il faut savoir s'y prendre, mais globalement, les entreprises sont fortement aidées en France (statut JEI, crédit impôt recherche, subventions et avances de trésorerie diverses (OSEO, régions, …), Cice, etc…).
        Je dirais donc plutôt qu'il faut avoir un vrai projet, avec un vrai marché et aller de l'avant (c'est à dire embaucher…)…

      • [^] # Re: Similaire, puis expatriation...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        De toute façon, faire une entreprise en France, quelle que soit sa forme, c'est suicidaire.

        Je me demande comment je peux encore survivre au suicide depuis des années.
        Ce commentaire est populiste c'est tout (sans doute la raison de quelques plussages) pour se faire plaisir, tant pis si la vérité n'est pas vraiment ça… Tout n'est pas rose, loin de la, mais c'est loin d'être "suicidaire" n'en déplaise aux gens qui aiment cracher. C'est certes plus facile de cracher de cette manière que de tenter.

        En Lorraine, plus personne ne crée de SSII, tout le monde va au Luxembourg. Même les personnes qui habitent dans les Vosges font un trajet de 200 km pour y aller créer leur structure !

        Oui, évidement, un petit pays paradis fiscal c'est plus tentant.
        Maintenant, il y en a qui ont jamais réfléchi à pourquoi les paradis fiscaux sont toujours petits… Non, on ne pourra pas conclure qu'ils vivent uniquement en pompant les plus gros à côté et que du coup les plus gros n'ont pas de plus gros à pomper, non… Et les dernières nouvelles sur le sujet (où l'ancien premier ministre dit textuellement que le pays serait une merde toute pauvre si ils ne pompaient pas les sous chez les autres) ne font pas réfléchir, non…

        Rien que pour acheter et vendre une clé USB, il faut payer une taxe et remplir de la paperasse : http://www.copiefrance.fr/fr/professionnels/exoneration-et-remboursement

        Clair, c'est un métier hyper classique de petit entrepreneur. Ou pas.
        En pratique, les gens ne passent pas leur temps (qui vaut plus) à faire cette paperasse, surtout pour une clé USB de temps en temps. C'est nul (une taxe en plus), mais alors qu'est-ce qu'on en a rien à battre pour la viabilité d'une entreprise dans 99.999% des cas.

        • [^] # Re: Similaire, puis expatriation...

          Posté par  . Évalué à 1.

          Tu ne serais pas toi même établi en allemagne ?
          Enfin, c'est clair qu'à côté de la "loi de simplification", on impose une dématérialisation qui oblige à acheter des logiciels coûteux, passer par un expert comptable, cher, ou trouver une "combine" pour éviter ces 2 solutions.
          Quand on s'adresse aux impôts pour obtenir des explications ils te renvoient vers ton expert comptable… pour remplir leurs propres formulaires !
          A côté de cela, même un dépôt au greffe peut s'avérer compliqué tant les démarches ne sont pas expliquées, on ne fait pas la différence entre une entreprise à 1 personne et la multinationale qui dispose d'avocats et de comptables, la communication est la même !
          Non en France, la simplification on y est pas encore. Les politiques y pensent mais l'administration n'y est pas !

          • [^] # Re: Similaire, puis expatriation...

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

            Tu ne serais pas toi même établi en allemagne ?

            Non (voir l'interview mis en lien dans la dépèche)

            Enfin, c'est clair qu'à côté de la "loi de simplification", on impose une dématérialisation qui oblige à acheter des logiciels coûteux,

            J'ai une SARL et acheté aucun logiciel pour ma communication avec l'Etat (c'est le comptable qui fait, et mutualise donc).

            passer par un expert comptable

            Si tu montes une SARL et n'utilise pas un comptable, il y a une très grosse incohérence : si tu as besoin d'une SARL, tu n'as aucun temps à perdre en paperasse et délégue ce qui n'est pas ton coeur de métier, qui apporte aucune valeur ajoutée. En France en 2014, il existe de quoi faire sans passer par SARL/SAS (AE hyper simple, si dépassement de plafond EI assez simple, EIRL si tu veut une responsabilité limitée). la SARL est utile, mais dans les cas où tu peux te permettre alors le passage par un comptable pour tellement de choses que ce dont tu parles est carrément mineur.

            donc argumentation foireuse.

            Non en France, la simplification on y est pas encore.

            On est d'accord. Mais si c'est ça qui plante ton entreprise, ça veut juste dire que ton entreprise ne serait pas viable même avec la meilleure simplification. C'est des bâtons dans les roues, oui, mais ce n'est pas ce qui plante ton entreprise (d'ailleurs, je note dans la dépèche un sacré amalgame peut-être non voulu entre passage en SARL et "début de la fin" : le début de la fin est dû à son manque de clients, pas au passage en SARL qui est un détail technique et ne change pas son problème de fond qui est arrivé)

            • [^] # Re: Similaire, puis expatriation...

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

              je note dans la dépèche un sacré amalgame peut-être non voulu entre passage en SARL et "début de la fin" : le début de la fin est dû à son manque de clients, pas au passage en SARL qui est un détail technique et ne change pas son problème de fond qui est arrivé)

              Ce que j'ai compris dans les réponses de Daniel et que j'ai essayé de mettre en relief c'est la vie de son entreprise en 3 étapes clé :

              1. la création en auto-entrepreneur, simple, efficace, rapide,
              2. le passage à la vitesse supérieure et la transformation en SARL,
              3. le creux de la vague et la décision d'arrêter.

              Je ne pense pas qu'il y ait d'amalgame voulu. Peut-être un sentiment de lassitude, genre ton activité ne marche plus et l'administration vient encore te compliquer la tâche (qui est une réaction naturelle, je pense, même si c'est pas justifié) ; mais pas d'amalgame.

              • [^] # Re: Similaire, puis expatriation...

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

                Je confirme le sentiment perçu par LeBouquetin.
                Le passage en SARL m'a compliqué la gestion de tous les jours et le fait d'avoir moins de marge, mais ce n'est pas la raison principale qui m'a fait arrêté mon activité, c'est une difficulté comme une autre, que j'aurai pu largement dépassé si ce qui suis ne c'était pas passé.

                Il n'y a pas d'amalgame, j'aurai du peut être plus insister sur ce coté là.

                En effet le manque de gros clients régulier, les clients qui ont arrêté leur propre activité en m’entraînant avec eux, les impayés, et la difficulté à gérer les "trous" de plusieurs mois sans activité ont fait pencher la balance.

                Libre un jours libre toujours

      • [^] # Re: Similaire, puis expatriation...

        Posté par  . Évalué à 3.

        En tant qu'informaticien on n'est quand même pas les plus démunis face aux paperasses. Et en France on bénéficie d'un sacré filet de sécurité qui justement permet d'entreprendre sans soucis pour soit mais surtout pour la famille ! Certes il a quelques trous mais encore une fois en tant qu'informaticien on les repère assez vite.

    • [^] # Re: Similaire, puis expatriation...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7. Dernière modification le 18 décembre 2014 à 18:43.

      la relation avec les organismes administratifs est respectueuse, alors que j'avais le sentiment d'être méprisé en France.

      J'ai reçu 2 recommandés avec "commandement de payer" les 2 derniers mois

      • le RSI me réclamait 2100 Euros + frais de retard pour une cotisation (C3S) que les entreprises paient à partir de 750 000 Euros de chiffre d'affaire. Comme je ne m'appelle pas Alain Minc, je ne réalise pas un tel CA avec ma seule modeste personne

      • les impôts me réclamaient l'IS du 15 mai, que j'avais payé sur impots.gouv.fr le 13 mai… mais j'ai déménagé l'an dernier de quelques rues (ma domiciliation d'entreprise a fermé) et je dépends d'un autre service des impôts (à l'étage en dessous). Et les impôts ont visiblement un dossier par adresse, pas un dossier unique par société…

      ウィズコロナ

  • # Statut pas intéressant...

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

    Tu dis ceci :

    La SARL n'est pas un statut intéressant si on est l'unique gérant majoritaire, sans aucun employé, avec très peu de charges et des délais de paiement long.

    J'imagine que tu parles de cela par rapport aux paiements forfaitaires réclamés par le RSI (avec régulation l'année suivante… mais en attendant tu as sorti de la trésorerie). Quel statut tu prendrais si tu devais refaire le choix ? SAS à associé unique ? Un autre statut ?

    • [^] # Re: Statut pas intéressant...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 16 décembre 2014 à 12:45.

      De toutes les manières les entreprises paient tard. Un pote vient de recevoir un paiement d'un client, 18 mois de délai.

      Comme disait Zenitram dans un autre entretien, il faut avoir de quoi vivre pendant un an pour se lancer.

      ウィズコロナ

      • [^] # Re: Statut pas intéressant...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Tiens qui a dit que les administrations étaient longues à payer ? Les entreprises aussi à ce que je lis.

        • [^] # Re: Statut pas intéressant...

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

          En fait dès que tu gères une boîte tu te rends compte que la trésorerie c'est le nerf de la guerre. C'est simple : une boîte meurt lorsqu'elle n'est plus solvable. Cela ne signifie pas qu'elle n'est pas rentable, mais qu'elle n'a simplement pas de quoi payer ses dettes en temps et en heures (et si tu as des grosses commandes déjà réalisées mais payables à 90 jours, c'est ton problème). Du coup, une bonne gestion, c'est de ne pas payer trop tôt et de faire payer au plus vite de manière à optimiser ta trésorerie et ton besoin en fond de roulement.

          En général, tu as des conditions de paiement qui sont du type "30 jours fin de mois" ou "90 jours fin de mois". Ca signifie que tes clients doivent te payer à la fin du mois qui correspond au 30ème jour.

          Concrètement : si tu émets ta facture le 15 novembre et que tes conditions sont du type 30 jours fin de mois, ça autorise ton client à payer le 31 décembre.

          D'où le conseil qu'on m'avait donné : quand tu arrives en fin de mois, il est important d'envoyer les factures en priorité par rapport à d'autres tâches qui pourraient être décalées de quelques jours.

          En effet, si on a des conditions de paiement qui sont 30 jours fin de mois :
          - une facture émise le 30 novembre doit être acquittée au plus tard le 31 décembre.
          - une facture émise le 2 décembre doit être acquittée au plus tard le 31 janvier.

          En deux jours, tu prends 1 mois dans la vue.

          • [^] # Re: Statut pas intéressant...

            Posté par  . Évalué à 5.

            Tout à fait…

            Pour etre moi aussi independant (en EURL), la facturation et la relance des impayés sont mes taches en top priorité quoique j'ai sur le feu a coté. C'est fondamental pour la survie d'une petite structure.
            Je prefere largement avoir un gerer un client enervé car je suis en retard de 2j sur son projet plutot qu'un rappel de l'administration pour payer la TVA ou que sais-je car j'ai un défaut de tréso temporaire… C'est beaucoup moins suicidaire car meme en perdant le client, c'est chiant mais on en trouve des autres alors que lorsque la machine administrative est lancée en mode recouvrement, y'a pas d'échappatoire.

            Et puis laisser 90j ou plus a un client pour payer, c'est vraiment chercher les ennuis. Un client qui depasse 30j de delai, je le harcele nuit et jour, je lui envoie une société de recouvrement si il faut et c'est la derniere fois que je travaille avec lui. Quitte a rien gagner, je prefere faire de la prospection plutot que bosser pour un client insolvable. Au moins ce temps "gratuit" aura un interet pour l'avenir.
            Une chose est sure : etre indulgent sur les sous, c'est le meilleur moyen pour se faire baiser a terme car c'est une faille qui sera forcement exploitée d'une facon ou d'une autre.

            • [^] # Re: Statut pas intéressant...

              Posté par  . Évalué à 2.

              Oui, c'est de pire en pire. Payer à 90 jours est normal, payer à 45 jours c'est être en avance.
              Le pire c'est que les banques, parmi les plus gros clients, sont ceux qui payent le plus mal et qui proposent eux-mêmes des services d'affacturage !
              Qu'on sera obligé de prendre et de leur refacturer évidemment, d'une façon ou d'une autre.
              C'est n'importe quoi.

              • [^] # Re: Statut pas intéressant...

                Posté par  . Évalué à 5.

                Payer à 90 jours est normal, payer à 45 jours c'est être en avance.

                Heu le délais maximal de paiement c'est 60 jours après l'émission de la facture ou 45 jours fin de mois. D'ailleurs sur il est obligatoire de faire figurer les pénalités sur la facture aussi…

                Sans mention contraire c'est payable à 30 jours après émission.

                http://vosdroits.service-public.fr/professionnels-entreprises/F23211.xhtml

                • [^] # Re: Statut pas intéressant...

                  Posté par  . Évalué à 5.

                  Bien sûr.
                  Entre le légal et la pratique… qui va poursuivre un gros client qui paye avec 3 mois de retard ?

                  • [^] # Re: Statut pas intéressant...

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                    Je confirme cela coûte du temps et beaucoup d'argent.
                    Sans parler des moyens mis en oeuvre un peu "spéciaux" de certaines sociétés de recouvrement.

                    Libre un jours libre toujours

                  • [^] # Re: Statut pas intéressant...

                    Posté par  . Évalué à -3.

                    Tu te gardes une porte dérobée sur ce que tu as mis en place chez lui. Si pas de paiement tu fais en sorte que ça tombe en panne, il t'appellera dans les 10min… OK c'est pas réglo, et faut le faire de façon très intelligente pour ne pas avoir d'ennui, mais bon il avait qu'à payer :D

                    • [^] # Re: Statut pas intéressant...

                      Posté par  . Évalué à 3.

                      Non, ca c'est beaucoup trop dangereux… parce que c'est assimilé a du sabotage (ou au pire a du piratage) et t'es clairement en tort.
                      Niveau deontologie, c'est quand meme pas genial car meme si ton client ne se retourne pas contre toi juridiquement, il faut quand meme lui faire savoir d'une facon ou d'une autre et d'une maniere plus ou moins subtile que la cause de sa panne est due a son absence de paiement donc ton image de professionnel competent et loyal en prend un sacré coup…

                      Et puis, j'ai toujours trouvé que le monde etait petit et il est tres courant que des clients se connaissent ou connaissent qqn qui connait qqn qui connait ton prochain client et qui va lui parler de ton attitude… Un freelance travaille beaucoup avec son reseau pour obtenir des missions, la confiance et la deontologie est primordiale pour pas se faire griller.

                  • [^] # Re: Statut pas intéressant...

                    Posté par  . Évalué à 3.

                    Entre le légal et la pratique… qui va poursuivre un gros client qui paye avec 3 mois de retard ?

                    Un contrat ça se fait respecter par les deux parties. Mauvais client changer client. Si tu fournis du
                    bon service l'autre partie à autant à perdre que toi…

              • [^] # Re: Statut pas intéressant...

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                Le pire c'est que les banques, parmi les plus gros clients, sont ceux qui payent le plus mal et qui proposent eux-mêmes des services d'affacturage !

                Je crois l'avoir déjà posté, mais un pote a pris l'affacturage d'une banque, ils lui ont facturé un max pour…
                envoyer des recommandés avec AR au client qui payait en retard, et réclamait à nouveau la facture perdue !
                Totalement inefficace et très cher

                ウィズコロナ

          • [^] # Re: Statut pas intéressant...

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

            Très bon conseil, un point facturation est à faire très régulièrement.
            Il faut spécifier les délais de paiement sur les devis/bdc.
            Mais attention à ne pas arrêter sa prestation trop sèchement, cela peut se retourner rapidement contre vous si la personne en face est très procédurière malheureusement.

            Libre un jours libre toujours

        • [^] # Re: Statut pas intéressant...

          Posté par  . Évalué à 8.

          Tout le monde cherche a payer le plus tard possible… mais 18 mois, c'est de la folie (ou du masochisme - au choix).

          Globalement, pour lancer sa propre boite (seul ou pas), il faut avoir une fibre commerciale. Le mec qui se lance "juste" parce que c'est un bon technicien est voué a se vautrer en 3x rien de temps.
          La competence technique n'est pas suffisante pour etre a son compte. Il faut aussi savoir se vendre, marchander (le moindre €), ne pas avoir honte de facturer meme des tous petits trucs, savoir gueuler (fort et etre tres insistant comme le dernier des crevards) pour récupérer des sous et, surtout, sentir les clients foireux et savoir dire "non".
          Si une seule de ces "caracteristiques" manque, gène ou "degoute", il faut tout de suite abandonner son projet d'indépendance.

          Apres, ca depend des metiers et du marché sur lequel on navigue mais globalement y'a pleins d'indep qui se lancent la fleur au fusil et qui se prennent des désillusions terribles. Certains vont apprendre ce qu'il leur manque mais ca se fera toujours dans la douleur et en prenant de gros risques.

          Avoir des notions de gestion, de compta tout ca, c'est pas tellement le plus important. c'est une competence technique de plus qui s'apprend un peu sur le tas comme les autres et/ou qui s'externalise facilement (chez un comptable).

          • [^] # Re: Statut pas intéressant...

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

            Entièrement d'accord avec tes propos.
            La technique est une chose, gérer des difficultés liées aux clients, trésoreries, fournisseurs etc. en est une autre.
            Il faut bien se connaitre avant de se lancer dans l'aventure, garder une distance avec ces clients surtout pour ne pas se faire prendre pour moins que rien.
            En effet tout se facture, surtout le temps passé même si ce n'est que quelques minutes.
            C'est aussi ça l'expertise, résoudre des incidents rapidement demande de la technique, des compétences, de l'expérience donc se facture cela tombe sous le sens.

            Etre entrepreneur c'est aussi sans cesse réfléchir au retour sur investissement, innover, comparer, etc.
            Donc je dirais que entrepreneuriat est une "école de la vie" accéléré, on grandit vite, comme peut le faire un employé polyvalent avec le temps.

            Libre un jours libre toujours

      • [^] # Commentaire supprimé

        Posté par  . Évalué à 1.

        Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

        • [^] # Re: Statut pas intéressant...

          Posté par  . Évalué à 4.

          Oui enfin les projets Européens c'est majoritairement envoyer quelques dizaines de milliards dans le privé pour faire vivre artificiellement des boites non viables au nom de la "recherche" (et nourrir tous les parasites qui vont avec au passage).

          Finalement c'est pas un mal si ils te plombent ta trésorerie. Si ça pouvait inciter a en rester très loin c'est pas plus mal. Il y a un motif assez récurrent dans les jeunes boites de se financer grassement en projet Européen, ou francais. Ça leur permet de "survivre" mais sans jamais pouvoir se développer par ce que ça ne fait pas avancer d'un millimètre sa viabilité. Au contraire ça fait partir dans tous les sens au moment ou tu as besoin de te centrer sur ton cœur de métier. Bref ça paie des ingénieurs plutôt que des chômeurs…

          Le corollaire étant de fuir les boites qui utilisent plus qu’anecdotiquement la chose. Ça pue à des kilomètres…

          • [^] # Commentaire supprimé

            Posté par  . Évalué à 5.

            Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

            • [^] # Re: Statut pas intéressant...

              Posté par  . Évalué à 5.

              C'est beau la vision que tu as de l'Europe, de l'innovation et de la recherche. Et cela montre aussi une méconnaissance du fonctionnement.

              Je méconnais tellement le fonctionnement que j'y ai participé pendant des années, en y croisant des gens qui faisaient exactement la même chose. Puis j'ai bossé avec des gens issues de boites qui faisaient la même chose. Je dois vraiment pas avoir de chance.

              Dans ma région, je connais plusieurs projets d'envergure qui n'auraient jamais vu le jour sans l'aide de fonds européens.

              J'espère bien qu'à 10/15 milliards d'euro par an il y a deux trois trucs qui en sortent.

              Regarde le budget d'un projet, ce qui est produit et à quoi ça sert au final. Des POC tous pourris à 10 millions d'euros n'ayant aucun intérêt théorique ou technique qui ne serviront à personne et qui n'ont jamais eu la moindre chance d'être quoi que ce soit j'en ai vu passé plus d'un. Et si tu en cherches il suffit de suivre les press release. Tu veux nous faire un historique de tout les budgets auquel Mandriva à participer et de ce qui en est sorti ? Après tu le compares au CA de Mandriva :)

              Je ne connais pas de structures qui ne se baserait que sur ce genre de projet

              Des JEI font une bonne part de leur CA là dessus depuis des années j'en ai croisés plus d'une…

              Ça permet de faire rentrer du cash pour payer les salaires quand tu as peu de trésorerie à cramer. Une fois que tu es dans le réseau tu peux ensuite t'auto-alimenter.

              Donc oui, c'est utile, ça permet aux structures de se développer et non de survivre contraire à ce que tu affirmes,

              Ou alors pour les petites boîtes ça paie des mecs à faire des choses qui au choix:

              • Ne vont pas directement dans l’intérêt stratégique immédiat de la boîte au moment ou tu en as besoin.
              • Par miracle y contribue mais tu es alors pris dans un conglomérat d'acteurs cherchant tous à gratter juste du pognon et tu t'en serais sorti bien mieux à faire exactement ce dont tu avais besoin

              Et pour les grosses boîtes ça fait juste rentrer du cash avec pour objectif d'en foutre le minimum.

              Franchement une partie de ce budget serait géré pour investir en capital plutôt qu'en subventions déguisées, consciemment ou non, ça ferait peut être plus de bien aux petites boîtes et ca gacherait un peu moins d’impôts…

              • [^] # Re: Statut pas intéressant...

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                Regarde le budget d'un projet, ce qui est produit et à quoi ça sert au final. Des POC tous pourris à 10 millions d'euros n'ayant aucun intérêt théorique ou technique qui ne serviront à personne et qui n'ont jamais eu la moindre chance d'être quoi que ce soit j'en ai vu passé plus d'un.

                J'aurai pris un malin plaisir à te rentrer dedans en disant que tu aggrandis tout, juste sur la base de quelques projets que tu as vu passer et qu'en général c'est faux, que tu es juste négatif pour le plaisir tout ça…
                Mais bon, zut alors, j'aimerai bien mais je ne peux pas, ça me poserai un problème d'honnêteté intelectuelle car ce que je connais n'est pas… bien différent.

      • [^] # Re: Statut pas intéressant...

        Posté par  . Évalué à 3.

        Il vaut mieux avoir de côté, mais dans notre activité c'est assez facile, on a relativement peu d'investissement (à part en temps) et encore une fois, avec le filet de sécurité à la française ce que l'on met de côté ne risque pas de s'évaporer à la moindre bronchite.

    • [^] # Re: Statut pas intéressant...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Je pense que le meilleure moyen est de rester suffisamment de temps en auto entrepreneur pour tester "durablement" son idée.
      Quitte à dépasser le plafond, sortir du régime l'année suivante.
      Pour cela je conseillerai de se mettre en auto-entrepreneur en tout début d'année, car il est comptabilisé au prorata si je ne me trompe pas.

      Puis passer sous une autre forme tel que la SAS, embaucher, prendre un local dés que l'on se sent pousser des ailes financièrement.

      1 année d'avance de "salaire" est vraiment juste pour se lancer dans l'aventure, je dirais pas loin du double pour être plus tranquille.

      Libre un jours libre toujours

      • [^] # Re: Statut pas intéressant...

        Posté par  . Évalué à 6.

        Personnellement, j'ai monté une autoentreprise pendant que j'etais salarié. Ca a duré 4 ou 5 ans pendant lesquels j'ai vu que mes competences et le service que je proposais etait interessant. Sans faire aucune pub, j'ai obtenu regulierement de nouveaux clients jusqu'a un point ou j'avais presque un 2e salaire donc il ne me manquait pas grand chose pour basculer a temps plein dessus. J'ai sauté le pas il y a 1 an environ…
        Apres, je propose un service qui me permettait facilement de bosser en supplement de mon job sans trop impacter ma vie de famille et/ou ma santé et que je pouvais faire a distance donc c'etait plutot pratique…
        Une AE est effectivement un excellent test pour voir si l'idee marche et pour voir, c'est presque le plus important, si on est nous meme en mesure de gerer cette activité sur le long terme. Car au dela de choper de nouveaux clients, il faut etre sur que l'envie d'independance n'est pas juste une petite passade dont on va se lasser au bout de 6 mois car il y a beaucoup d'avantages mais aussi beaucoup d'inconvenients qu'il faut assumer.
        Il faut aussi savoir si on est capable de supporter le stress d'avoir des hauts et des bas dans l'activité et un avenir a 3 ou 6 mois plutot très flou… Avec une famille a charge, c'est pas simple.

        Bref, tous les metiers peuvent etre pratiqués en independant, par contre, tout le monde ne peut pas le faire. C'est toujours une bonne experience d'essayer mais il faut se creer des portes de secours continuellement en cas de probleme de maniere que ca ne devienne pas un traumatisme en cas d'echec.
        Et le fait d'avoir une famille n'est pas un probleme en soi, c'est un delai supplementaire et/ou un cout a prendre en compte. C'est tout. Et il faut des portes de secours beaucoup plus grandes aussi…

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